La FNATH, association des accidentés de la vie, a pris connaissance du rapport du député Christophe Sirugue sur les minima sociaux et l’idée de privilégier la création d'une "couverture socle commune" en remplacement des dix minima sociaux existant, qui serait accessible aux jeunes de moins de 25 ans.

La FNATH ne saurait rejeter les fondamentaux et les bonnes intentions du rapport qui visent à simplifier les minima sociaux, les rendre plus équitables et à renforcer l'efficacité des politiques d'insertion.

Pour autant la FNATH tient toutefois à rappeler l’allocation supplémentaire d’invalidité ne devrait en principe plus exister, alors que 70 ans après la création de la Sécurité sociale, le versement d’une pension d’invalidité devrait, à lui seul, garantir aux assurés sociaux des revenus de remplacement dignes de ce nom sans avoir besoin de recourir à ce minima. L’existence même de l’allocation supplémentaire d’invalidité prouve que la sécurité sociale ne joue pas son rôle d’assurance sociale contre la misère en cas de problème de santé.

De même, si ce gouvernement avait, comme il s’y était engagé en début de mandat, réformé le niveau d’indemnisation des victimes du travail, un accident du travail ou une maladie professionnelle ne serait pas, encore aujourd’hui, le départ vers une précarisation sociale qui oblige à demander des minimas sociaux.

Pour le reste, la FNATH veut faire preuve de pragmatisme et relève, surtout, que les évolutions proposées dans le cadre du scénario 2 (moyennement révolutionnaire) et 3 (totalement révolutionnaire) restent sévèrement conditionnées par leur soutenabilité financière, tant celle de l’Etat que celle des départements, et renvoyées après les présidentielles.

Enfin, une fois dépassée la séduction de nouveaux concepts, il reste à vérifier les conséquences réelles de ces nouveautés dans un cadre expérimental co-construit et partagé au préalable avec les associations tant ces concepts restent flous dans leur mise en pratique.

De plus, il faut bien relever une certaine tendance à opérer un effacement des frontières qui existent entre une personne handicapée confrontée à des difficultés d’employabilité et une personne dite « valide » confrontée au chômage de masse.

Or, la première réponse qu’elle attendait sur ce dossier était de ramener le niveau des minima sociaux, s’agissant précisément des personnes handicapées et invalides, au-dessus du seuil de pauvreté, revendication qui n’est toujours pas satisfaite. Dans ce pays, le handicap ou la dégradation de l’état de santé reste une cause première de l’entrée en pauvreté.

Dans ces conditions, la FNATH est disposée à continuer la réflexion sur les propositions d’amélioration concrètes et immédiates de l’AAH qui sont recensées dans le rapport au titre du scénario n°1. Elles ont, au moins, le mérite, pour certaines d’entre elles, de répondre à des blocages identifiés et aisés à lever.